Dimanche 6 septembre : 23è dimanche ordinaire

« Si ton Frère a commis un péché.. » Dès le début de ce passage d’évangile, Jésus souligne le comportement et l’attitude que nous devons avoir avec celui ou celle qui a commis un péché. Or ce n’est pas n’importe qui ! C’est mon frère. !  Jésus nous montre ainsi l’attitude que nous devons avoir sans cesse envers cette personne. Il faut donc lui venir en aide avec l’attention fraternelle que l’on porte à un être aimé.

Cependant, ce frère-là, dans la bouche de Jésus, ce n’est pas seulement mon frère de  sang évidemment, c’est aussi tout homme, quelque que soit son pays, sa race ou sa religion ; ils sont tous pour nous, des frères ! Ce frère-là, il peut être chrétien, musulman, terroriste, criminel, malfaiteur, voleur etc. Or ce que Jésus nous dit à tous, i. e. chacun de nous, c’est que nous sommes les enfants du même Père, notre Père qui est aux cieux ; et que par conséquent  tous les hommes et toutes femmes de la terre sont pour  chacun de nous, un frère, une sœur.

« Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre lui sa faute… » Mais ce frère ou cette soeur à qui on veut parler gentiment peut nous rabrouer, ou nous rejeter parfois avec colère et mépris. Est-ce que pour autant cette invitation du Seigneur à la réconciliation n’a plus de valeur ? Au contraire, nous comprenons  par cet enseignement, que Jésus nous rappelle simplement la responsabilité et le souci que nous devons avoir tous, les uns envers les autres.  Or combien de mères de famille ou de pères de famille par exemple, sont parfois mal accueillie par leurs propres enfants à l’occasion d’une remarque ! Un parent a le droit et le devoir de faire l’éducation de ses enfants, c’est le minimum !

« Si ton frère a péché »… Il faut à la fois du tact, de la délicatesse et beaucoup d’humilité pour aller vers ce frère et lui parler courageusement seul à seul. « S’il t’écoute tu auras gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas prends encore avec toi une ou deux personnes, etc. » dit l’Evangile. Ce qui me paraît important aussi c’est ce que disait St. Paul dans la 2° lecture : « Ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la Loi. Et il ajoute encore : l’accomplissement parfait de la Loi, c’est l’amour. »

Ce rôle de discernement et de correction appartient en premier à la communauté de l’Eglise. St. Matthieu dit qu’en cas de conflit grave, c’est à la communauté de l’Eglise qu’il appartient de trancher…

Aussi loin qu’on remonte dans l’histoire de l’Eglise notamment, on s’aperçoit qu’il y a eu toujours des conflits et cela – je le redis – au sein même de l’Eglise. Jésus le savait d’ailleurs, il savait qu’il y aurait eu des   disputes et des crises ; aussi nous  a-t-il indiqué le chemin pour en sortir !. Qu’il s’agisse du publicain Zachée, de la pécheresse, de la Samaritaine ou de la femme adultère, Jésus les invite tous à se relever. Comme eux également, Jésus nous appelle au pardon, au courage et à l’espérance.  Cela veut dire encore, qu’en chaque personne, en chaque individu, en chacun de mes frères par conséquent, (et quel qu’il soit), il y a « du bon » et ce « bon » c’est cela que le Seigneur nous demande de regarder.

Père Yves GILLOT