Billet spirituel dimanche des Rameaux année A Is 50, 4-7 ; Ph 2, 6-11 ; Mt 26, 14-27, 66

La liturgie de la parole de cette célébration des Rameaux et de la Passion du Christ est très exceptionnelle. Elle commence par l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem.

Comme l’évangile d’avant la procession le souligne, le Seigneur Jésus montant sur un ânon se faisait ovationner et acclamer à l’entrée de la ville. La foule soulevait des Rameaux c’est-à-dire des branchages pour accueillir leur Roi en chantant avec allégresse : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre Père. Hosanna au plus haut des cieux ! »

Le Seigneur en montant sur un ânon, une bête de somme comme on l’appelle, montre clairement qu’il est un roi de paix et d’amour. Selon les traditions, quand le roi monte sur un cheval, il vient pour la guerre mais si c’est sur un âne, il est venu pour la paix.

Nous avons écouté dans la longue lecture appelée « la Passion » comment cette montée de Jésus dans la ville sainte s’est tournée en cauchemar. La foule qui chantait « Hosanna » a été manipulée par les autorités religieuses et politiques, pour qui, la popularité de Jésus était menaçante.

Nous devons apprendre à nous méfier de la foule. Car elle est changeante et versatile à volonté. Combien d’entre nous qui agissent aujourd’hui comme ces chefs jaloux qui ont fait crucifié le Seigneur ? Pilate a reconnu l’innocence de Jésus mais il a lavé ses mains. Combien de fois nous avons eu la confiance des autres mais nous les avons trahis et renié comme Judas et Pierre ?

La Passion du Christ est aussi la nôtre. Il arrive que nous passions facilement de la fidélité à l’infidélité comme Pierre qui disait : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas » Mais quand le cop a chanté : « Je ne connais pas cet homme » Il a changé rapidement de costume…

Les raisons de la Passion du Christ peuvent s’expliquer dans les deux premières lectures qui mettent en évidence les causes de son action. C’est par obéissance à son Père que le Christ a choisi de faire sa volonté jusqu’au bout. C’est par solidarité avec nous qu’il a fait l’offrande de sa vie. Si le Christ s’est rabaissé, d’après saint Paul, c’est pour nous élever. La Passion du Christ est chemin d’espérance car elle conduit à la gloire de la Résurrection.

Seigneur Dieu Trois Fois Saint, nous voulons mettre nos pas dans ceux de ton Fils qui s’est livré pour nous. Nous aussi il arrive que la souffrance que nous subissons des autres nous défigure. Comme tu as exalté ton fils, toi le Dieu de la Victoire pour la gloire de ton nom ne nous abandonne pas.

Donne-nous le courage d’espérer et de croire que tu nous sauveras toujours, aujourd’hui et pour les siècles des siècles.

Père Antony ETIENNE