Dans cet Evangile de la fête du Christ-Roi, l’expression « Sauve-toi toi-même » est répétée 3 fois :

• Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres :
  qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
• Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée,     en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
• L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ?
  Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! »

Dans cette insistance sur ce « Sauve-toi toi-même », l’évangéliste Luc veut nous faire comprendre qu’à l’heure décisive où Jésus va donner sa vie pour le salut des hommes, deux logiques sont en train de s’affronter :

• La logique de la terre des hommes, où l’on ne peut compter que sur soi pour se sauver
• Et l’autre logique complètement opposée : la logique du royaume de Dieu où l’on se remet entièrement entre les mains de Dieu pour qu’il vienne nous sauver… C’est ce qu’exprime le bon larron : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne ». Et Jésus, lui-même, aura la même attitude vis-à-vis de son Père : « Père, je remets ma vie entre tes mains »

Pour nous, qui essayons de mettre nos pas dans les pas de Jésus, nous ne pouvons pas passer à côté de l’affrontement de ces deux logiques… à côté d’un combat, qui se mène à l’intérieur de nous-mêmes

 « Sauve-toi toi-même », c’est peut-être la voix que nous sommes tentés d’écouter, quand la vie pour nous se fait trop dure et que nous cherchons à nous en sortir en refusant l’aide des autres… quand nous nous refermons sur nous-mêmes, sur nos problèmes… et que nous nous disons parfois : « J’ai assez donné… Je veux vivre pour moi »

C’est dans ces moments-là, où nous sommes tentés de nous recroqueviller sur nous-mêmes qu’il nous faudrait bien au contraire suivre l’autre logique, celle du « compter sur Dieu pour qu’il nous sauve », comme a su le faire le bon larron.

De plus, ce dimanche du Christ-Roi est aussi celui de la Journée mondiale du Secours Catholique. Nous pensons d’une manière particulière aux démunis, aux prisonniers…

Dieu de justice et de paix, souviens-toi des inculpés, accusés et condamnés. 

Que l’exemple du bon larron leur apporte quelques lueurs d’espérance et de conversion.

Inspirés par la prière du bon larron, Père très bon, dans ton royaume, souviens-toi de nous, de nos communautés, de nos familles et de tous ceux qui nous sont chers.

Et que ton règne de paix, de lumière, de joie et de solidarité s’étende en nous et autour de nous. AMEN

Père Gérard FOUCAN